LE CENTRE MAGNANEN a pour rôle d’accueillir les groupes, les mouvements et associations (vers 1990 il y en avait une trentaine), au service du diocèse. Il met à leur disposition une chapelle, des bureaux, des salles de réunion, un secrétariat et un parking.
Le Centre est propriétaire de la Salle Benoit XII.
L’objet du Centre :
- Favoriser les rencontres entre chrétiens
- Contribuer à l’animation spirituelle de la région
- Accueillir les personnes en recherche.
Il est dirigé par un groupe de volontaires bénévoles, comportant un aumônier désigné par l’évêque. De mon temps, cet aumônier fut le Père AUGIER, remplacé ensuite par le P. DURANTON.
L’action du Centre MAGNANEN s’exerce en deux domaines principaux.
- L’INFORMATION: il est « la vitrine et le relais du Centre Diocésain d’Information » CDI
- Renseignements sur les mouvements, groupes et associations.
- Renseignements sur les manifestations à caractère chrétien : précisions sur les spectacles, conférences, rencontres.
- Aide à la logistique pour la communication.
- Accueil du studio de Radio-Lumières, radio du diocèse d’Avignon.
- LA FORMATION
- Organisation de conférences-débats sur des sujets d’actualité abordés sous un angle spirituel.
- Chaque sujet dans la mesure du possible est confié à plusieurs conférenciers, assurant ainsi un peu plus d’objectivité.
Ancien Président de l’association qui gère le Centre Magnanen, j’estime judicieux de souligner trois « aventures », particulièrement remplies de sens, vécues au Centre.
La premièreest l’accueil de la radio diocésaine.
C’est le P. Robert CHAVE qui fut au centre de cette création. Il pilota une équipe de lancement, qui réalisa une œuvre difficile et précieuse.
La préparation de cet événement dura environ trois années, de 1988 à 1991. J’ai conservé les notes prises lors des réunions de travail. De quoi s’agissait-il ?
D’abord réunir des personnes volontaires pour mettre sur pied ce projet de radio à une époque où les radios privées se multipliaient.
Il fallait ensuite prévoir ses sources d’inspiration, son fonctionnement, son installation dans des locaux adéquats.
L’équipe en question animée par le P. Chave se constitua assez vite ; le projet intéressait beaucoup de gens. La motivation était forte. L’intention était « d’appuyer l’action de l’Eglise, de faire entendre sa voix plutôt que d’arroser d’informations » (Note de réunion de mars 1989). Sagement, on prévoyait au début de relayer les émissions de la radio chrétienne existante, puis d’accroître progressivement le pourcentage de la production locale.
Pour l’installation, le Centre Magnanen avait très naturellement un rôle à jouer et souhaitait le faire efficacement. Il fallait un studio d’enregistrement, un studio d’émission (les deux pouvant être reliés en cas de besoin), un bureau, une salle de réunion et un lieu de stockage des enregistrements et de toute la documentation nécessaire. Cette implantation équipée de tous les outils techniques put être réalisée au Centre même. Je revois encore la petite équipe sur les toits du collège St Joseph, qui présentait le meilleur emplacement possible pour recevoir l’antenne.
Le plus difficile fut de recueillir les fonds indispensables pour l’installation, et d’assurer solidement le financement de son fonctionnement. Le diocèse joua, bien sûr, le premier rôle dans ce domaine.
Tous ces travaux préalables aboutirent à l’ouverture de Radio Lumières ; le personnel choisi avait suivi les stages de formation adéquats.
La première émission de notre radio chrétienne locale eut lieu le 25 mars 1991, le jour de l’Annonciation, quel symbole !
A cette occasion, le P. Chave, qui avait joué un rôle fondateur dans la création de RCF Lumières, composa pour la feuille Alléluia. Une prière sur le mode du cantique de St François d’Assise, qui mérite d’être citée :
Loué sois-tu Seigneur, pour notre sœur Radio au service de l’Eglise diocésaine, l’Eglise protestante, orthodoxe, arménienne, depuis le 25 mars 1991.
Loué soi-tu Seigneur pour la radio qui tient compagnie aux conducteurs sur la route, aux malades, aux personnes âgées, aux insomniaques, à l’agriculteur sur son tracteur, à la ménagère, aux détenus, en tous lieux…
Loué sois-tu Seigneur pour la radio qui nous ouvre à la culture avec les femmes et les hommes du théâtre, de la musique, de la danse, du cinéma, de la peinture, de l’écriture, de la lecture…
Depuis son lancement, RCF Lumières a créé des filiales à Apt, Pertuis, Orange. Et tout va bien pour elles.
Ce fut une lutte, une aventure !
La deuxième entreprise que je voudrais souligner futla mise en place d’un cycle annuel de conférences-débats.
Ces rencontres avaient lieu dans la salle Benoit XII, voisine directe du Centre, une véritable salle de théâtre avec gradins, se prêtant admirablement à cette activité.
L’animateur de ces réunions fut Marc BETINAS. Je participai avec lui à cette organisation qui ne fut pas particulièrement facile.
Quand on examine le programme de ces soirées, on peut constater la variété et la richesse des sujets abordés, et la qualité des intervenants extérieurs.
Marc a réalisé une sorte de reportage sur ce sujet que je cite intégralement.
Intuition de départ
Avignon semblait dormir l’hiver en attendant les jours ensoleillés du festival de théâtre de juillet.
Nous étions avides de réflexion, d’échanges, d’ouverture sur le monde et de compétences éclairées. Certes, il y avait tous les mouvements d’action catholique ; mais aucun n’était réellement ouvert à un public plus large, susceptible de venir ponctuellement.
Deux amis, Martin LESAGE et Marc BETINAS, eurent l’idée de créer un lieu de réflexion d’obédience chrétienne. Le Père Chave proposa de faire revivre le Centre Magnanen – Henri GUILLERMAIN était alors président – et la salle Benoit XII, rue des Teinturiers, fut mise à leur disposition.
Les réunions s’organisaient au Centre Magnanen. On constitua bientôt un bureau pour donner corps à cette idée et Henri Guillermain fit partie de cette aventure dès le départ, bientôt entouré de quelques amis. On se souvient de Nicole ESCUDIE, Denis GOIRAN, Christiane BIROT, Guy MORVAN, Sabine, Françoise EYMARD et beaucoup d’autres…
On avait fixé le cadre de cette aventure, dessiné un logo Centre MAGNANEN, avec une croix, qui deviendra la marque de fabrique de ces soirées, un calendrier hivernal ; et les principes de fonctionnement suivants furent précisés : organiser 9 ou 10 soirées par an, avec trois thèmes : actualité – spiritualité – sociologie et psychologie.
Le processus était le suivant :
- Elaboration d’un préprogramme.
- Contacts et accords avec les orateurs.
- Élaboration du calendrier définitif.
- Création, impression et diffusion d’un programme annuel.
- Contacts presse.
- Accueil des conférenciers.
- Accueil des participants, salle Benoit XII.
- Retour d’expérience.
Ci-dessous les programmes des quatre saisons :
Saison 1988-1989
Octobre 1988 | Les risques nucléaires | Denis MARTIN |
Novembre | Procréation : nouvelles techniquesNouveaux problèmes | Père MORETTI |
Décembre | La communication dans le couple et la famille | Jacques SALOME |
Janvier 1989 | Une seule chair | Dr Louis GIROUX |
Janvier | Les risques industriels majeurs | M. LENCI et DELPEUCH |
Février | La théologie chrétienne de la sexualité | Guy THOMAS |
Février | Une justice égale pour tous | Père Robert BOYER |
Mars | La peine de prison, pourquoi ? | Autour de Gilles BALAY |
Mars | Nomade du Sinaï à Jérusalem | G. LESAGE |
Saison 1989-1990
Femmes, fécondités multiples. Le défi de la paix. Foi et idéologie
Octobre 1989 | Désir d’enfants, désir complexe | J. REBOUL |
Novembre | Liban, mon espoir | Melhem KHALAF |
Janvier 1990 | Femmes dans la cité, fécondités nouvelles | Monique HEBRARD |
Février | Théâtre : Une vie bouleversée, Etty Hillesum | Anne MARBEAU |
Mars | Est- Ouest, la fin des certitudes | A. VALLADAO |
Mars | La responsabilité politique du chrétien | Henri MADELIN sj |
Mars | Pour une éducation à la non-violence | P. PATFOORT |
Avril | Le christianisme est-il une idéologie ? | Père GIRE |
Avril | La grâce d’être femme | Georgette BLAQUIERE |
Mai | Artisan de paix aujourd’hui | P. Christian MELLON |
Saison 1990-1991
Construire la ville. La Bible à notre rencontre. L’enfant ou l’accueil de la vie.
Octobre 1990 | Investissement et développement international | Paul VIGUIERAntoine SERRE |
Octobre | Education et amour pour les jeunes | Professeur JOYEUX |
Décembre | Les jeunes et leurs attentes | Stan ROUGIER |
Décembre | A l’aube de l’an 2000, des jésuites | Jacques GELLARD sj |
Janvier | La crise de l’adolescence, ce temps de changement indispensable | Dr Maurice DESPINOY |
Janvier | Et chez nous, quelle solidarité ? | P. Olivier PETY et une table ronde |
Février | Itinéraire d’un jésuite : des tziganes aux nations | René BERNARD sj |
Mars | Solidarité et santé : état des solidarités, solidarité de l’Etat | Pr R. CHABROLPr M. KESSLER |
Avril | Politique et solidarité : une expérience vécue | Pierre RASTOIN |
Mai | Ignace de Loyola : un mystère en politique | Dominique BERTRAND sj |
Saison 1991-1992
Octobre 1991 | Les deux premières années de la vie | Dr Julien COHEN SOLAL |
Novembre | La vie spirituelle de l’enfant | Noëlle LEDUC |
Décembre | La Bible, parole d’un peuple, parole de tous les peuples | P. Philippe MERCIER |
Janvier | Famille, terre d’accueil | Pierre et Suzan CAUBEL |
Janvier | Nous sommes des sémites spirituels | P. André BORELLY |
Février | Le christianisme face aux autres religions du Livre | Henri BLOCHER |
Février | Urbanisme et santé | Table ronde |
Mars | Quelle ville pour demain ? | Alain FOUREST |
Avril | Sous les bidons, la ville | Noël CANNAT |
Avril | La ville, lieu de vie | Jean-Loup HERBERT |
En 1990, Henri Guillermain, président, obtient une subvention de 8000 F de la ville d’Avignon.
Les conférences se sont arrêtées à la rentrée 1992 ;
C’est sans doute une quarantaine de soirées à minima, qui furent ainsi organisées, autant d’occasions d’échanges, de rencontres.
Lorsque j’ai changé de travail en 1993, je n’étais plus capable de donner suffisamment de temps à ce projet et nous avons dû y mettre un terme. L’aventure aura duré quatre ans.
Marc BETINAS
La troisième activité que je voudrais souligner est celle du chœur de l’Abbé Georges DURAND, dénommé EVA (Ensemble vocal d’Avignon).
Certes, bien d’autres associations fonctionnaient, faisant remplir au Centre Magnanen son rôle d’activation de la vie diocésaine, par exemple le CDI (Comité Diocésain d’Information), Chrétiens Media, la JOC, l’ACO, le CCFD, le groupe des pèlerinages, Foi et culture, le Service diocésain de la communication.
Mais en repensant au chœur de l’Abbé Durand, je ressens une émotion spéciale, une immense sympathie. Ce groupe comptait de 80 à 120 membres ; il venait chaque semaine répéter les œuvres qu’il se préparait à présenter lors des concerts. Une grande salle permettait d’accueillir commodément ces répétitions et le résultat était remarquable et apprécié de tous à Avignon. « L’Abbé » a assuré cette direction pendant plusieurs décennies (on a fêté le 50ème anniversaire en 2016), et a comblé d’aise ses auditeurs. Cette activité était notable dans la vie du Centre.
Je pense avoir quitté la présidence du Centre Magnanen, fin 1998. Je garde un grand souvenir des rencontres faites au Centre, du travail d’équipe et de l‘utilité de l’action menée.
Henri GUILLERMAIN
Juin 2018